La pychologie rattachée à l'apnée

Publié le par MONDEBLEU


Si les mécanismes psychologiques sont mis en jeu au niveau intrapsychique, ils n'en sont pas moins soumis à l'influence de déterminants externes. Il en est de même pour la motivation. Des motifs particuliers, comme le besoin de compétence, stimulant le comportement de l'athlète et le poussent à agir avec plus ou moins d'intensité. Mais la force de la motivation dépend également du climat motivationnel dans lequel évolue le sportif et de certains évènements externes comme les récompenses ou les commentaires émis par les entraîneurs.
En somme, si des états ou des processus mentaux situés dans la personne gouvernent son comportement, ces évènements internes ne prennent un sens que dans un contexte social.
Rappelons ce qu'est la motivation :
La motivation n'est pas directement observable, mais inférée (déduite) à partir de l'observation d'une conduite physique ou mentale. De même, on ne peut pas déduire, déterminer un état de motivation qu'à partir de l'observation d'un comportement.
« Le concept de motivation représente le construit hypothétique utilisé afin de décrire les forces internes et ou externes produisant le déclenchement, la direction, l'intensité et la persistance du comportement. » (Travail de Vallerand et Thill, 1993)

2 sortes de motivation :

Intrinsèque : La motivation intrinsèque correspond à l'engagement dans une activité pour le plaisir et la satisfaction qu'elle procure. En sorte que la conduite est régulée par des buts personnels.

Extrinsèque : A l'inverse, elle correspond à un engagement dans une activité pour obtenir une récompense, susciter l'approbation de l'entraîneur, surpasser des adversaires, gagner de l'argent, se promouvoir socialement. L'activité représente dans ce cas un moyen, et n'est plus considérée comme une fin en soi.

On définit 3 formes de motivation intrinsèque : Les motivations à la connaissance, aux sensations et à l'accomplissement.

On défini 3 formes de motivation extrinsèque :
- La régulation externe caractérise les sportifs qui agissent en vue d'obtenir des récompenses ou pour éviter des punitions.
- L'introjection, décrit les personnes qui ont intériorisé les contraintes externes et se conduisant parce qu'elles se sentent obligées de les faire.
- La régulation identifiée correspond à une forme de motivation encore moins extrinsèque, parce que l'athlète accorde au sport une fonction instrumentale, mais de sa propre initiative. (ex : J'ai choisi de développer ma force musculaire durant l'intersaison pour me préparer aux compétitions)


Après avoir défini des concepts de base utilisés en psychologie de la motivation. Finalement les deux théories auxquelles nous avons fait référence permettent de faire des prédictions relativement convergentes en matière de régulation motivationnelle des conduites.
Cependant, il existe des déterminants extrinsèques de la motivation comme le contexte interpersonnel et des évènements externes, ainsi que des déterminants motivationnels intrinsèques comme les orientations motivationnelles des individus.
Ces 2 déterminants affectent les niveaux de motivation intrinsèque et extrinsèque, et peuvent interagir entre eux.
Ainsi, certaines formes de récompenses peuvent réduire le niveau de motivation intrinsèque d'une personne et réduire de ce fait son engagement motivationnel ultérieur. La motivation d'un sportif à l'idée d'être récompensé deviendra extrinsèque parce qu'il participe désormais à l'activité en vue de recevoir des récompenses, et non plus pour des motifs intrinsèques en raison du plaisir inhérent à la pratique ou de la satisfaction de progresser.
Dans le cadre de la pratique spécifique de l'apnée, il faut bien différencier la pratique de l'apnée en compétition ou simplement occasionnelle. La première est en effet à dominante extrinsèque quant à la deuxième, plutôt intrinsèque et avant tout basée sur le recherche du plaisir.
Cette différence faite, poursuivre son apnée lorsqu'on a besoin de respirer sous entend la notion de motivation et des facteurs de celle-ci.

Prenons pour exemple l'apnée statique, une discipline mentale plus que physique :

Pour tout pratiquant, qu'ils soient compétiteur ou amateur, une fin d'apnée est dure à gérer, en effet l'apnéiste grisé par son apnée entame juste avant la rupture de l'apnée un travail de relâchement, concentration et motivation pour apaiser son corps et lui permettre de repousser ses limites. L'apnéiste, compétiteur ou amateur ne sera pas affecté de la même manière et ne percevra pas les mêmes enjeux interpersonnels ou extérieurs à lui, ceux la même qui conditionneront les motivations à poursuivre son apnée et repousser ainsi les limites du corps.
Les conséquences des états de motivation sur les conduites des apnéistes s'avèrent multiples, puisque ces états affectent la qualité des apprentissages, la persistance dans la pratique et les performances. L'intérêt pour l'athlète, c'est véritablement de trouver des motivations intrinsèques.
Les moyens ne manquent pas pour accroître les perceptions d'autodétermination chez l'apnéiste. Tout est affaire d'imagination, mais également de confiance, afin de développer chez soi les sentiments de compétence. Inutile de pratiquer et s'entraîner seul dans son coin, au risque de perdre en motivation et surtout de pratiquer au mépris des règles de sécurité importantes lorsque l'on pratique l'apnée.
Du point de vue de l'entraîneur, à l'occasion des compétitions d'apnée, si, grâce à des interventions judicieuses du coach, le sportif se sent autodéterminé dans ses conduites et se perçoit comme compétent, cet entraîneur pourra s'attendre à des conséquences favorables au niveau de la persistance des conduites et des performances sportives. La création d'un climat de motivation qui soutient de telles perceptions doit représenter pour l'entraîneur un objectif fondamental.
En apnée, la motivation correspond aux forces internes et ou externes qui affectent le déclenchement, l'intensité et la persistance des comportements. On distingue différents formes de motivation intrinsèque et divers niveaux de motivation extrinsèque.

Les formes de motivation intrinsèque entraînent les conséquences les plus favorables d'un point de vue affectif, cognitif, et comportemental. L'apnéiste doit trouver par conséquent la voie du relâchement et de la concentration afin d'enrichir ses motivations et qui permettront à la réalisation des objectifs loisirs ou compétition. Indéniablement, un corps apaisé est un corps mieux préparé pour l'apnée, ainsi la pratique du yoga, techniques de sophrologie ou même d'assouplissements permettront de faire le vide, d'acquérir le relâchement mental et physique, en somme, de participer à gérer ses buts motivationnels.

Nous appelerons stratégies de motivation, les principales habiletés mentales qui conditionnent la performance sportive. Il s'agit là, des capacités de gérer le stress lié à la compétition, de former des images mentales aux fins de répétition mentale des activités, de focaliser l'attention et de gérer les buts motivationnels. Ces habiletés sont fortement reliées entre elles, car le développement de l'une facilite grandement le développement d'autres.
On peut citer:

- La gestion efficace du stress précompétitif. La réalisation d'une bonne performance à l'entraînement réduit à son tour le stress.
- La relaxation.
- La répétition mentale focalise l'attention sur la tâche et la concentration.
- La focalisation sur des buts précis.
- Des buts motivationnels stimulants.
- Des images mentales riches en détails, améliorant les performances.
- Le niveau d'activation de l'organisme.
- Des buts référés à soi, créent des conditions favorables.

De ma propre expérience, j'ai souvent constaté que les résultats dépendaient moins souvent des techniques employées que de questions motivationnelles. Il est donc nécéssaire de comprendre ce qui pourrait fonder un entraînement réussi, et de se familiariser avec des notions telles que le renforcement positif, l'attitude d'évitement, le sentiment de contrôle, l'angoissement morbide et la résignation apprise.
Enfin je dirai que les équilibres physiques et psychologiques interagissent en permanence.
Et pour terminer, n'oubliez pas qu'un bon relâchement physique et mental vont de pair avec une bonne souplesse du corps.

Source: Informations tirées du manuel BE tronc commun.
Divers articles internet sur la psychologie du sport.

 

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