Un fléau nommé Acanthaster pourpre

Publié le par MONDEBLEU


Bonsoir à tous, 3 semaines d'absence et voilà le drame ! plus un seul article à se mettre sous la dent
;-)

Alors mondebleu reprend son sac à dos en route vers de nouveaux horizons!


L'Acanthaster pourpre aussi appelée « couronnes d'épines » appartient à la famille des échinodermes au même titre que les oursins, anémones de mer, ophiures, holothuries, et étoiles de mer, espèces que l'on aperçoit principalement dans les fonds peu profonds. Dotée de 12 à 19 bras et mesurant parfois jusqu'à 40 cm de diamètre, cette espèce nuisible prolifère dans de nombreux endroits des régions tropicales depuis la mer rouge jusqu'à l'océan indien, pacifique et tout le long des côtes pacifique du Panama.

L'Acanthaster pourpre est une espèce de la classe des étoiles de mer. Elle est revêtue de piques urticants qui lui servent pour se défendre des prédateurs. Elle se nourrit exclusivement de corail contre lequel elle possède un potentiel de destruction colossal. En projetant ses enzymes digestives sur les polypes, ce corallivore en puissance dévaste jusqu'à 10 m2 de récif de corail par an, laissant derrière elle un squelette blanc sans vie après avoir absorbée les tissus ainsi liquéfiés.

C'est aussi une machine de reproduction efficace pondant des millions d'œufs à elle seule. A cela s'ajoute la main de l'homme qui ne cesse de gagner du terrain sur la mer, en ensablant les récifs et donc asphyxie les coraux. Les larves d'Acanthaster pourpre ont bien moins de prédateurs dans les endroits où les coraux sont morts. Du coup, les conditions sont réunies, ce qui favorise son développement et sa prolifération dans les récifs. Leur croissance rapide et leur appétit dévastateur font de cette espèce, un ennemi redoutable d'abord pour les récifs et induit inéluctablement à court terme une baisse significative des populations de poissons qui baignent et viennent se nourrir sur ces récifs de coraux habituellement peuplés d'une multitudes d'invertébrés, algues et autres petits poissons.

Cette espèce invasive est un véritable fléau en Indonésie, plus exactement au niveau de la grande barrière de corail qui concentre à elle seule trois quarts des espèces marines du monde dont plus de 600 sortes de corail. En Australie, on a recensé près de 14000 individus au km2 et à Mayotte, on note aussi une forte concentration d'Acanthaster sur l'anneau de corail. Les scientifiques ne comptent plus les coups de palmes donnés pour la surveiller, l'étudier de près, la ramasser, l'analyser ! L'homme, grand bâtisseur, fragilise lui-même les récifs en construisant massivement le long du littoral comme c'est le cas à Mayotte. Ce territoire anciennement comorien est en croissance constante depuis la présence de la France. L'île a des besoins et cela peut se comprendre : croissance du nombre d'habitant au km2, trafic maritime et routier en hausse, modernisation des axes routiers, constructions de bâtiment, l'homme façonne et modélise aussi vite qu'il détruit par la même occasion.
Ainsi j'ai pu constaté, non pas l'évolution en trois mois, mais plutôt voir concrètement les bouleversements liés au changement brutal. Les coraux sont ensablés, asphyxiés, morts à proximité des chantiers de construction qui s'érigent près de Mamoudzou le cœur de l'économie maoraise, Bandrélé, Ouangani ou encore Sada. Partout j'ai pu constaté la désolation, et dans bien des cas les récifs de coraux ont laissé la place à des grandes étendues sableuses et stériles.

Si l'homme est en partie responsable, néanmoins une telle expansion n'explique pas tout, et l'heure est aujourd'hui à la recherche.

Un danger pour l'écosystème que l'homme, seul, ne saurait enrayer sans l'aide de Poséidon !

Bien sûr, il existe des solutions pour tenter d'infléchir le nombre d'Acanthaster pourpre sur une zone bien définie mais pour le moins coûteuses en temps et en hommes (les ramasser à la main) ou bien trop polluantes en leur injectant du formol ou de l'ammoniaque. Polluer la mer ? A quoi bon !
L'homme est en expansion permanente sur cette mère qui le nourrit et agit continuellement sans se soucier, oubliant qu'un jour ou l'autre il pâtira de ses destructions. Mais au seul motif de l'environnement peut on priver un peuple, habité des contrées lointaines et vivant de la mer depuis des générations, de vouloir se développer. En somme, développer une économie moderne et nouvelle tissée par et sur la mer. La question de l'Acanthaster pourpre pose le problème de l'activité humaine, dans des régions où s'industrialiser reste capital face au développement exponentiel d'humains sur la planète bleue.

-Mondebleu-

 

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