Les dangers de l'hyperventilation
Il y a hyperventilation dès que la fréquence et/ou l'amplitude de la ventilation est supérieure à la normale.
L'hyperventilation a pour effet de rapprocher les pressions partielles des gaz pulmonaires de celles de l'atmosphère. L'air pulmonaire se raréfie en dioxyde de carbone et gagne un peu en oxygène. Lorsque l'hyperventilation est maintenue, elle enclenche une tachycardie (augmentation du rythme cardiaque) qui favorise les échanges gazeux dans les alvéoles. Les réserves de dioxyde de carbone de l'organisme diminuent tandis que le sang s'oxygène. L'oxygénation du sang n'est pas le fait du sang artériel, déjà saturé en oxygène, mais du sang veineux qui représente 75% du volume total du sang dans l'organisme.
Ainsi, l'hyperventilation augmente les stocks d'oxygène de l'organisme et permet en théorie d'augmenter la durée de l'apnée. Cependant, relativement vite, l'oxygénation sature tandis que la désaturation en dioxyde de carbone se poursuit.
Cette désaturation est à redouter pour plusieurs raisons:
Effets de l'hyperventilation sur notre réserve d'O2.
Une ventilation normale assure une saturation de l'hémoglobine par l'O2 égale à 97 %, l'hyperventilation ne l'augmentera que très faiblement (+ 1 % ). Il en résulte donc une augmentation du volume d'O2 transportée insignifiante.
Effets de l'hyperventilation sur notre réserve de CO2.
L'hyperventilation va faire chuter considérablement notre stock de CO2, ce qui aura deux conséquences importantes :
1/----une augmentation du PH: le sang devient alcalin ( alcalose ).
2/----une suppression du stimulus ( CO2 ) de la ventilation. Cette diminution de CO2 va diminuer le besoin respiratoire mais de façon trompeuse, car la réserve d'O2 est restée la même, ou presque.
Ainsi une hyperventilation prolongée diminue la soif d'air tout en abaissant le seuil de la syncope. Ces deux effets combinés favorisent grandement l'accident syncopal (perte de connaissance).
On peut dire qu'une hyperventilation courte est bénéfique alors qu'une hyperventilation prolongée est dangereuse. Toute l'ambiguïté consiste à savoir à partir de quel moment une hyperventilation peut être qualifiée de 'prolongée'. Le milieu médical considère aujourd'hui qu'une hyperventilation supérieure à trente secondes est généralement considérée comme abusive.
Néanmoins l'apnéiste peut déceler les signes annonciateurs d'une hyperventilation importante:
1/----picotements dans les extrémités (mains, pieds, lèvres etc...),
2/----sensation de confort inhabituel, faible envie de respirer,
3/----sensation de flottement,
4/----petits troubles visuels étoilés ou obscurcissement.
En conclusion :
L'hyperventilation est donc à proscrire, la sensation de bien être fugace qu'elle procure n'est que la manifestation des perturbations qu'elle induit (suppression du besoin de respirer).
L'hyperventilation à outrance peut donc provoquer une perte de connaissance dangereuse pour l'apnéiste s'il pratique seul car il s'expose à la noyade.
IL FAUT DONC PRIVILÉGIER UNE RESPIRATION LENTE ET PROFONDE DITE RESPIRATION COMPLÈTE OU YOGIQUE.
Notes:
La plongée en apnée – « Physiologie et médecine » de Jacques Henri Corriol. Edition Masson.
Notes perso